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EL-OUED SOUF
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EL-OUED SOUF
EL-OUED SOUF
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22 janvier 2009

Le Souf avant la colonisation française

Epoque précoloniale


  L’histoire du Souf  est demeurée très vague jusqu’au X ème siècle, et la région n’est sortie de son isolement qu’après l’arrivée des arabes et de l’Islam. Les recherches pour reconstituer l’histoire ou la préhistoire ne sont apparues que très tardivement. Dans bien des cas ce sont les débuts de l’Islam qui marquent l’entrée dans l’histoire, avec l’apparition des cités, certaines étant mentionnées par des manuscrits arabes. Mais pour la préhistoire, il faut attendre jusqu’à la période de la colonisation française.

 

 La découverte entre les dunes de pièces de monnaies puniques, romaines, numidiques et arabes prouvent assez que le Souf a été longtemps le réceptacle de civilisations et de cultures variées. Des villages portent encore des noms d’origine berbère tels que Taksebt, Taghzout, Magrane,Zgoum, Drimini…qui désignent quelques anciens ksours du Souf mais dont la signification est inconnue dans le dialecte local.

 

  Certes, comme en témoignent les appellations de ces villages, les berbères seraient les premiers habitants de la région depuis des millénaires, et qui s’y seraient retirés après sa désertification. En revanche, la population actuelle du Souf, qui ne se revendique pas de la culture berbère, parle un arabe quasi classique et pur (celui du Saint Coran), reposant sur la tradition du prophète, avec cependant un léger accent tunisien ou tripolitain. 

 

 Incontestablement d’origine arabe, et probablement descendants directs des Beni-Adouanes (Arabie) ou des Trouds (Lybiens originaires du Yemen), les souafas seraient les premières tribus à se sédentariser dans cette contrée aréique jadis inhospitalière, et qui, grâce à leur expérience et à leur savoir faire, en matière de culture et d’irrigation du palmier, ont su transformer un bout de désert en une oasis édénique. Des ethnies et des cultures différentes se sont alors superposées et qui font à l’heure actuelle du Souf, une synthèse arabo-berbère. L’histoire du passé du Maghreb nous révèle une imbrication, réalisée de longue date, des peuples berbères et des peuples arabes, auxquels se seraient mêlés des éléments sahéliens

 

Conquête arabe

   Une première série d’invasions arabes au VIIe et VIIIe siècles, provoqua une véritable renaissance de la prospérité antique, et à l’instar de tout le Maghreb, la région prit un caractère oriental nouveau. Après les premiers conquérants, à leur tête Okba Ibnou Nafaa, se répandit la langue arabe et  l’Islam, en même temps que se développèrent des mœurs et un mode de vie inspirés de la tradition du prophète. Mais, par la suite, les nomades Beni Hillal venus d’Arabie au XIe et XIIe siècles entretinrent une demi-anarchie qui eut sur la région un effet dévastateur. Les paysans autochtones se sont peu à peu assimilés aux pasteurs vainqueurs dont ils ont pris les qualités et les défauts. Et contemporainement à  cette période, les Beni-Adouane et les Troudes se fixèrent définitivement dans le Souf, alors qu’une immigration de berbères avec un apport d’esclaves commence à s’amorcer dans la région, devenue un centre caravanier important. Tels sont les éléments constitutifs de la population actuelle d’El-Oued  Souf.

 

DOMINATION TURQUE

 

 Au XVIe siècle, La puissance turque, qui s'était édifiée sur les ruines de la dynastie abasside, occupe  l’Afrique du Nord sauf le Maroc qui est resté un royaume indépendant ; et sous sa domination s’est opérée la division en régence d’Alger et régence de Tunis, tandis que l’Algérie était divisée en quatre provinces: Alger ou "Dar Al-Soultane" soumise à l'administration directe du Dey, et les trois beyliks (provinces de l'Est, du Couchant et du Centre): Constantine - Oran - Médéa, dirigées par des beys secondés par des khalifas. Ces desrniers étaient chargés d'apporter à date fixe, à Alger, le produit de l'impôt. Le Souf et l'Oued Rhir dépendant du beylicat de Constantine étaient soumis à l'autorité théorique du Bey Hadj Ahmed qui a tenu dans la région jusqu'en 1848. Après cette période, qui suivit la disparition du régime turc, le désordre fut général et le temps de l'anarchie s'instaura.


Le Souf avant 1830

  Avant la conquête de l'Algérie par les Français, l'administration turque du pays était réduite à une fructueuse exploitation des populations autochtones soumises à des exactions fiscales. En dépit des incessantes révoltes des tribus contre les Turcs, cette domination tenait solidement le pays en s'appuiyant sur des groupes privilégiés "Maghzen", en entretenant les divisions et les rivalités entre les "çoffs" , en utilisant les influences des confréries et des zaouias.

   Alors que l’Oued-Rhir était entre les mains du Sultan Mohamed Ben-Djellab dans les années 1820, Ahmed bey El- Mamelouk, Gouverneur de Constantine, entreprit une expédition dans l’Oued Rhir et dans le Souf. Ce raid entraîna l’affaiblissement des Ben-Ganah, maîtres du Sud constantinois, et favorisa le retour de leurs rivaux, la tribu des Bou-Akkas dont Debbah était le chef. Les Bou-akkas, tribus arabo-berbères des Dhouaoudas,  menaient une vie semi-nomade dans l’Aurès et le Sud Constantinois, de Batna jusqu’à Ouargla. Le Dernier grand chef des Dhouaouda était Ferhat ben Said Bou-akkaz mort en 1844. Son fils Ali-Bey ben Ferhat Bouakkaz était investi Caïd du Souf et de Touggourt par le colonel Desvaux en 1854 jusqu’en 1871.

 

  Au début des années 1820, Debbah (Chef de la tribu des Bou-Akkas), affaibli par l’âge,  trouva utile de passer le pouvoir à son neveu Ferhat Ben-Saïd, lequel venait de séjourner longuement dans le Souf au milieu des Troud. Or, ces derniers avaient offert refuge au jeune Khazen et sa sœur Tata, fils et fille de l’ancien sultan Ben Djellab de Touggourt, chassés par leur proche, le sultan Mohamed Ben-Djellab. Farthat Ben-Saïd épousera Tata, puis influencé par sa femme et soutenu par les Troud, il décide de tirer vengeance de Mohamed Ben-Djellab.

 

 Vers 1827, Ahmed-El-Mamelouk qui venait de reprendre le gouvernement du beylik de Constantine entendait écarter les Ben-Ganah considérés hostiles au régime turc. Profitant de ces circonstances, Farhat Ben-Saïd se rendit à Constantine pour sensibiliser le Bey sur la nécessité de rétablir la situation dans le  Souf et l’Ouad-Rhir, demeurés sans maître et sans direction après la déchéance des Ben Ganah ;  tout en nourrissant l’espoir de succéder  à ces derniers.

 

   Il réussit à le convaincre et lui demanda le caïdat de Touggourt, offrant de lui verser d’alléchantes sommes d’argent pour son appui. Le bey Ahmed lui remit alors deux lettres  destinées à son oncle Debbah, Cheikh-El-Arab, et le khalifa du Sahara, Abdallah Ben-Zekri, occupés pendant ce temps, avec la colonne d’hiver, à faire rentrer les impôts, dans l’Oued- Djedi.

 

 Rassuré, Farhat alla à la rencontre des deux chefs, mais ne parvint pas à les convaincre de  mener une expédition contre Touggourt, les moyens humains et matériels dont ils disposaient étaient insuffisants. Ce qui amena Ferhat Ben-Saïd à retourner à Constantine pour persuader le Bey Ahmed El-Mamelouk de diriger lui-même une colonne dans le Sud.

 

 Accompagné par Farhat et son oncle Debbah, Ahmed bey Le Mamelouk ne rencontra aucune opposition dans l’Ouad-Rhir et entra sans coup férir à Touggourt. Mohamed Ben-Djellab qui ne fit pas de résistance s’était réfugié, avec toutes ses forces, derrière les remparts des Ksours. Mais devant son refus de se rendre, Ahmed-El-Mamelouk commença par ouvrir des brèches et à faire abattre les palmiers. Debbah et sa femme intervinrent pour négocier et proposèrent un compromis entre lui et Mohamed Ben-Djellab, moyennant le payement d’un lourd tribut constitué d’importantes sommes d’argent et de présents divers. Satisfait de la réussite de l’expédition, le bey repartit vers sa capitale et rentra triomphalement à Constantine, monté sur un méhari richement harnaché  et muni d’un butin considérable.

 

 Mais ce dénouement, pour le moins heureux, pour les deux camps provoqua la colère de Ferhat Ben-Saïd qui constata ainsi l’échec total de ses plans. Il prit ses distances avec son oncle Debbah, et pour se venger, il n’hésita pas, avec l’aide des Troud, à lancer des razzias et à couper les routes pour le Sud.

 

  Ayant eu vent de ces agissements, Ahmed-El-Mamelouk organisa une riposte en conduisant lui-même une colonne qui atteignit sans encombre l’Oued Rhir  et le Souf et entra victorieusement à El-Oued. Impuissant de faire face aux forces du Bey, Farhat Ben Saïd se retira à Ghdamès. A Touggourt, Mohamed-Ben-Djellab se réjouit de cette expédition et renouvela son hommage d’allégeance au Bey en lui offrant encore des présents.

 

 

Documents

 Le célèbre sociologue, philosophe et historien Ibn Khaldoun écrivait à la fin du XIII ème siècle, à propos de la région du sud-ouest  du Djerrid : « On trouve des berbères dans les pays des dattiers depuis Ghadamès jusqu’au Sous-El-Aqsa, et l’on peut dire qu’ils forment à peu près toute la population des villages situés dans la région des dattiers du désert ». (Sous-El-Aqsa se trouve au sud du Maroc).

 Le seul manuscrit arabe digne de foi qui nous est parvenu est le « Kitab El-Adouani » (livre d’El-Adouani) datant du début du IX ème siècle, et traduit en 1868 par Ch. Féraud.

« Sous le Khalifa de Othmane Ben Affan (647), les musulmans firent la conquête de l’Afrique. Parmi eux se trouvait un homme des Beni Makhzoum nommé Adouan. Les arabes s’étaient retirés, Adouane décida d’y rester. Il se maria avec une femme berbère et se fixa dans le Souf. Sa famille prospéra à tel point que des gens de tous les pays accoururent pour vivre à côté d’elle, et c’est ainsi que s’accrût la population des Ksours Adouane ».

    Duveyrier notait dans son journal de voyage que les premiers arabes parus au Souf étaient des "Abadia".


     Selon Ernest Mercier (Historien de l’Afrique du Nord), les berbères Haouara occupèrent la région située au Sud des Chott constantinois (Sud de Biskra et Nord du Souf) et tunisiens (Djerrid) au moment des premiers raids arabes. Ils furent refoulés au Nord et au Sud par les envahisseurs.

 

     Enfin, le conquérant Sidi Okba plaça un de ses lieutenants, Hassan, à la tête de toute la région comprise entre Biskra et Ouargla. Les Adouane du Souf seraient les descendants de Adouane venu pendant la première expédition musulmane en Afrique du Nord (VII ème siècle) appartenant à la tribu Koréichite de Beni Makhzoum.

 

 

 

 

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Commentaires
H
que les Imazighen ne se fâchent pas. La faute ne reviens pas aux historiens qui font d'énormes efforts pour retracer les mouvements et le vécu des anciennes populations malgré une quasi-absence de traces en la matière car toute mouvementée que fût l'histoire de l'afrique du nord, les imazighen ne laissèrent, sauf ignorance de ma part,ni écrits ( ni images) que ce soit en amazigh ou en latin. Je souhaiterai être documenté si quelqu'un disposerait d' éléments concrets sur le sujet.MERCI. Hadi.
D
L'histoire est plus passionnante que d'être reconnu premier à Guémar ou ailleurs et les vérités sont plurielles. Nos origines sont complexes et non uniques. C'est ce qui fait la force de l'histoire algérienne : la pluralité des origines de ses populations et de ses cultures. L'Algérie et son histoire issue d'un carrefour culturel et économique et souvent soumise au guerres, aux conquêtes, aux colonialismes. Ses premiers habitants sont ceux qui ont laissé leurs traces dans les grottes préhistoriques. Cela nous rend tous modestes et réajuste nos envies d'être les premiers et d'ailleurs pour flatter quoi d'autre que nos egos ?<br /> <br /> M. Debbah ouled Guemar
H
bonjour, heureux de lire un compatriote car moi meme je suis de Guémar et les Redjil sont des cousins. J'ai lu des articles très interessants sur el oued. mis je ne les retrouve plus. notamment l'article qui parle du Docteur Antoine H et de de son épouse Melle Auget que j'ai bien connus.<br /> <br /> lakhdarhammana@yahoo.fr
O
je suis originaire de GUEMAR OUED SOUF mes vrais origine sont de le peninsule arabe le YEMEN .......NOM DE FAMILLE REDJIL PREMIER habitant et createur de <br /> <br /> la ville de GUEMAR descendant du royuame de BENHANICHE ILE entre l arabie saoudite et le yemen
R
je suis entièrement convaincu, que nulle part il y aurait des habitant tous de meme origine arabes purs ou amazighs purs car nous avons dans notre parler beaucoup de mots amazighs tel elghoundjaia en tamazight taghoundjait ainsi que plusieurs autres ustensils et beaucoup de variétés de dattes dont la dénomination et en bérbére pur.
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