Le Souf: l'assistance médicale pendant la colonisation
B/ LA SANTE PUBLIQUE
Les affections les plus fréquentes concernaient particulièrement les maladies oculaires ( trachome, conjonctivite…), maladies endémiques et difficilement évitables dans les zones désertiques.
Alors qu’un projet pour la construction
d’un autre grand hôpital avait été confié à l’architecte Fraisier, la direction
de l’ancien hôpital est passée sous la responsabilité d’un jeune médecin qui venait de terminer un stage de formation
médico-sociale à l’hôpital civil de Sétif. C’est Mr Antoine H. qui, arrivé à
El-Oued en 1955, devait cumuler les multiples charges de Chef de l’Assistance
Médico-Sociale d’El-Oued, Médecin de la Compagnie Méhariste de l’Erg Oriental,
Médecin Scolaire du Souf et Médecin des Chemins de Fer Algériens. Ce n’est que
quelques mois plus tard qu’un autre médecin devait venir lui prêter main-forte.
Médecin Chef de l’hôpital, Mr Antoine était secondé dans sa tâche par quatre
sœurs blanches diplômées et plusieurs infirmiers et infirmières encadrés par
deux employés compétents et expérimentés de l’établissement, MM Nadjah Abdelhamid et Hoggui Ahmed
dit « Bedda Babahoum ». En tant que Médecin Scolaire du Souf, il fit
de fréquents déplacements dans les différents villages, accompagné de Melle
Auget, Assistante Sociale de Santé Scolaire. Quant à sa fonction en qualité de
Médecin des C.F.A, la charge était minime étant donné le nombre très réduit des
personnes à traiter.
Le nouvel hôpital
d’El-Oued a été inauguré le 6 novembre 1959 par Jacques Soustelle alors
Ministre Délégué auprès du Premier Ministre Chargé des Affaires Sahariennes, et
ancien Gouverneur Général de l’Algérie (1955). Cet établissement était composé
de plusieurs services, à savoir : Médecine Générale – Phtisiologie –
Pédiatrie – Maternité – Laboratoire – Pharmacie – Salle d’opérations - Salles
d’Admissions d’une capacité de 150 lits pour hommes et femmes. Le personnel
soignant était composé de médecins généralistes, de médecins spécialistes, de
sœurs blanches diplômées, d‘infirmiers et infirmières toujours sous le regard attentif des
deux vétérans: MM Nadjah Abdelhamid et Bedda Babahoum.On compte aussi parmi les infirmières, deux filles juives autochtones d’El-Oued.
Par ailleurs, il convient de noter qu’un nombre impressionnant de jeunes
bénévoles, viennent appuyer le personnel de l’hôpital pour le seul plaisir
d’apprendre à secourir, notamment durant les vacances scolaires.
L’œuvre accomplie par les autorités coloniales dans le domaine de la Santé Publique est immense. Les médecins français ont sauvé d’innombrables vies humaines. La vaccination a enrayé les épidémies de variole, de fièvre typhoïde et de typhus. Les antibiotiques ont fait régresser les maladies inflammatoires ou les infections graves. La mortalité infantile a considérablement diminué et le nombre de médecins et d’infirmiers ne cessait de croitre.
Plus de
cinquante pour cent de la population totale bénéficiait de l’assistance sociale
et des consultations gratuites. Par ailleurs, le niveau de vie de la population
a été amélioré par de nouvelles conditions de nutrition et d’habitat.
Documents:
Epidémie de typhus
exanthématique : janvier 1942
En janvier 1942, la section d’hygiène du Secrétariat de la Société des Nations
signale une épidémie de typhus exanthématique avec 1216 cas (dont 72 européens)
en Algérie. – El-Oued : 41
cas.