Le Souf: les autres réalisations pendant la colonisation
Les Pistes
Avant l’arrivée des troupes
françaises, les voyageurs se déplaçaient de Biskra à El-Oued à dos de dromadaire ou de cheval. Après l’occupation, le
Génie militaire fit jalonner cet itinéraire
de puits et de bordjs qui marquent encore les étapes de ce
long trajet.
Grâce au constant entretien
des tronçons empierrés et à leur amélioration, la piste fut praticable aux
véhicules les plus lourds et bientôt un service de cars fonctionna
régulièrement entre Biskra et El-Oued.
Les autorités françaises, soucieuses de développer les moyens de communication, firent étudier des tracés adaptés aux véhicules et aménagèrent les passages les plus difficiles, particulièrement à travers les chotts et les massifs dunaires.
La marche vers la modernité devenait irrésistible
Dans le sens El-Oued – Still : 4.500 tonnes dont 4.400 tonnes de dattes. Le plus
gros de ce trafic s’effectuait dans les 4 mois de novembre, décembre, janvier
et février correspondant à la campagne des dattes.
Ainsi le trafic consistait en un échange de
dattes contre des céréales et des produits manufacturés divers.
Malheureusement cette ligne qui n’a pas pu tenir
longtemps, concurrencée par les transporteurs routiers privés et l’aviation, a été supprimée en 1954.
Liaisons aériennes
Dès le mois de mars 1912, et
l’aviation n’était qu’à ses balbutiements (seulement trois ans après la
traversée historique de la Manche par Blériot, et neuf ans après le premier vol
d’un engin motorisé plus lourd que l’air effectué par les frères Wright, Wilbur
et Orville ), un appareil Farman piloté par deux officiers de l’Armée française
avait réussi à braver le désert en effectuant le premier vol entre Biskra et
Touggourt en pleine tempête de sable. Le premier crash saharien eut lieu
pendant la première guerre mondiale dans l’Erg Oriental lorsque le colonel
Leboeuf et le lieutenant De Chatenay, revenant de Ghadamès à bord d’un avion, périrent
de soif, l’appareil ayant du atterrir en catastrophe sur les dunes.
Construit en 1953-1956, l’aérodrome
de Guémar (16 km au Nord d’El-Oued), a été agrandi et modernisé pour être
capable d’accueillir les appareils de voyageurs ou de gros tonnage. En 1961, le
nombre de voyageurs (touristes notamment) et de fret augmentant sans cesse, les
DC3 et DC4 assuraient quotidiennement la liaison Alger-Biskra-El-Oued-Touggourt. Dans l'aérodrome est installée une station météorologique permanente dont les émissions radio sont précieuses pour la navigation aérienne.
L’avion fut aussi utilisé quasi
journellement par les militaires pour des missions de reconnaissance et de surveillance pendant la
guerre pour l’indépendance, mais surtout pour les levers aériens qui s’accompagnaient
de prospections et permettaient l’établissement de cartes, base indispensable
de tout sondage pétrolifère.
La recette d'El-Oued a été
ouverte peu après l'arrivée des Français. L'agence de Guémar date de 1909, celle de Kouinine de 1924. En 1947, des bureaux neufs sont ouverts à
Béhima, Magrane et Z'Goum, celui de Reguiba en 1948.
Une ligne téléphonique
relie El-Oued à Djamaa. En 1928 a été posée la ligne qui, par Néfta
et Tozeur, fait la liaison avec la Tunisie. En 1946 est inaugurée la cabine
téléphonique de Hassi-Khalifa. En 1947, les cabines de Débila, Réguiba et
sidi-Aoune sont ouvertes, en 1948 celles d'Ourmès et de Bayada.
- La création en 1947 du haras camelin.
- La création en 1947 de la Section Artisanale de la
S.I.P qui chargée de développer la production des tapis tissés par des artisans
formés au C.E.T d’El-Oued, et des tissages de laine par les filles au Centre de
Formation Artisanale et Ménagère des Soeurs
Blanches.
Prospections du sol:
La découverte de gaz naturel en 1954 à In-Salah et de
pétrole à Hassi-Messaoud et à Hassi-R’Mel a révélé que de nombreux autres indices
d’hydrocarbures existent dans plusieurs autres régions du Sahara, y compris dans
le Souf. D’où la multiplication des prospections sismographiques autour
d’El-Oued et ses environs dans les années 50. On enregistrait la propagation
dans le sol d’ondes sismiques engendrées par une charge détonante (explosif). Aussi, les fortes secousses
provoquées par ses essais dans une région ordinairement tranquille avaient fait
plus de peur que de mal en pleine guerre de libération nationale.